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[Le Lab] Tourisme et développement durable dans les régions viticoles

Par Neoma Business School | le 30 juillet 2014 | 0 Comment
Actualités Le Lab Oenotourisme
Oenotoursime en Champagne

Comme chaque mois, le pôle de recherche « Place Value and identity » spécialisé dans la filière viti-vinicole de NEOMA Business School publie en exclusivité sur Wine Business News ses articles de recherches académiques. Article précédemment publié le 30 juin 2014.

Par : Sylvie Jolly
Doctorante à l’université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne et assistante de recherche à NEOMA Business School

L’exemple de la candidature des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne au Patrimoine mondial de l’humanité.

L’oenotourisme est désormais étendu à la plupart des régions viticoles du monde entier (Cambourne et al., 2000 ; Carlsen et Charters, 2006). Or, l’impact de cette activité est aujourd’hui sérieusement questionné, notamment face à la massification du tourisme dans certains vignobles. A partir du cas de la région viticole de la Napa Valley, les travaux de recherche de Carlsen et Ali-Knight (2004) ont montré que le tourisme de masse était largement incompatible avec l’œnotourisme. Aussi, des stratégies sont aujourd’hui recherchées pour tenter de maîtriser le développement touristique, en encourageant notamment le tourisme à faible flux et à forte valeur ajoutée. Poitras et Getz (2006), deux chercheurs de l’université de Calgary au Canada ont, quant à eux, étudié les coûts et avantages de l’œnotourisme du point de vue des communautés locales. Les résultats de leurs travaux portant sur le vignoble d’Oliver dans la région de British Columbia, soulèvent des questions cruciales sur la façon dont l’oenotourisme doit aujourd’hui être planifié, développé et managé, afin d’assurer le développement durable de cette activité et du territoire sur lequel elle s’exerce. Il s’agit notamment de veiller, sur le plan environnemental, à la protection des ressources naturelles et à la préservation des terres viticoles ; sur le plan social, de garantir l’implication de toutes les parties prenantes à la planification du tourisme et, sur le plan économique, à la création d’emplois profitant aux populations locales.

Les régions viticoles classées au Patrimoine mondial de l’humanité sont tout particulièrement exposées à ces risques. En effet, l’augmentation de la fréquentation touristique consécutive au classement – phénomène qu’il convient toutefois de relativiser (Gravari-Barbas et Jacquot, 2008) – engendre des risques pour le développement durable de ces territoires. Les travaux de la géographe Aline Brochot (2012) interrogeant la durabilité de la politique du Patrimoine mondial sur ces paysages culturels, ont relevé l’apparition d’effets pervers dont certains sont susceptibles de remettre en cause le fondement même du classement. La candidature des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne, qui vient d’être retenue au début de l’année 2014 par l’Etat Français pour une proposition d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial par l’Unesco, a pleinement intégré la dimension du tourisme durable dans son plan de gestion (1). En effet, l’ensemble des acteurs de cette candidature souhaitent garantir un développement touristique équilibré et harmonieux, dans le respect de la vocation agro-industrielle des sites. Deux mesures majeures et particulièrement novatrices sont mentionnées dans le plan de gestion : la création d’une zone d’engagement permettant une gestion des flux touristiques à une échelle plus large, et la mise en place d’une gouvernance participative et concertée entre les collectivités territoriales et la filière du Champagne.

Une gestion des flux touristiques à une échelle élargie grâce à la zone d’engagement

La stratégie définie dans le plan de gestion consiste à garantir la capacité d’accueil touristique des sites classés (2) en les associant à un territoire plus large. Pour ce faire, les acteurs de la candidature ont créé la notion de zone d’engagement dont le périmètre correspond à celui de la zone d’Appellation d’Origine Contrôlée Champagne. Selon les termes du dossier de candidature : « L’échelle de la Champagne viticole permet la mise en place d’une gestion cohérente et pertinente en termes de protection patrimoniale, paysagère, environnementale, touristique et culturelle. » La création de cette zone fut assortie de la rédaction d’une charte d’engagement. Il s’agit d’un document d’orientation complémentaire annexé au plan de gestion, destiné à engager l’ensemble des 320 communes de l’A.O.C. Champagne. La charte comprend plusieurs engagements dont celui d’« associer les sites représentatifs des Paysages du Champagne au territoire environnant auquel ils sont culturellement et économiquement liés ». Si la stratégie consiste à organiser les flux touristiques afin de prévenir l’engorgement des sites, il s’agit en outre d’assurer un développement économique qui puisse profiter à l’ensemble du territoire régional. En effet, le plan de gestion précise que la candidature se veut être le « moteur d’un développement vertueux pour toute la Champagne viticole. » L’ambition de la candidature est bien d’étendre les exigences de protection d’un site du Patrimoine mondial à l’ensemble de la zone d’appellation Champagne et de sensibiliser les acteurs au développement durable dans les pratiques vitivinicoles.

Une gouvernance participative et concertée

Le tourisme durable passe par une implication de toutes les parties prenantes au tourisme. Dans le cas de l’oenotourisme, qui se caractérise par la coexistence des industries du vin et du tourisme, la mise en place d’une gouvernance réunissant ces deux sphères est indispensable. Sur ce plan, les acteurs de la candidature des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne entendent « créer les conditions optimales d’une collaboration entre le monde de la vigne et du tourisme. » L’implication de l’ensemble de ces acteurs s’effectuera dans le cadre de la future structure de gestion dont le mode de gouvernance reposera sur le principe de la parité entre les acteurs publics et la profession du Champagne. Ces deux catégories d’acteurs financeront à part égale la gestion du « bien » inscrit et se verront attribuer un nombre de sièges égal au sein du comité exécutif, organe détenant le rôle décisionnaire au sein de la future structure de gestion. Nous soulignons pour terminer que cette candidature, à l’origine initiée par l’interprofession du Champagne, est portée conjointement par les collectivités locales et la profession du Champagne. Ce qui ne fut pas toujours le cas des vignobles actuellement inscrits…

(1) L’Unesco impose l’élaboration d’un plan de gestion pour toute demande d’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’humanité. L’objectif de ce document est de préciser les mesures garantissant la sauvegarde, la protection et la valorisation du Bien. Cette démarche permet également d’assurer une gestion partagée et coordonnée, une fois le classement prononcé.

(2) Le bien « Coteaux, Maisons et Caves de Champagne » soumis au classement est composé de trois sites témoins : la colline Saint-Nicaise à Reims, l’avenue de Champagne à Epernay, les coteaux historiques situés sur les communes d’Hautvillers, d’Aÿ et de Mareuil-sur-Aÿ, entre Reims et Epernay.

 

Bibliographie

Brochot A. (2012), « Sites viticoles du patrimoine mondial de l’Unesco : des atouts… mais aussi des risques pour le territoire », Revue Française d’œnologie, Cahier technique, No 252, mai-juin, p. 8-11.

Cambourne N., Hall C.M., Macionis N. & Sharples L. (éds.) (2000), Wine Tourism around the World. Development management and markets, Butterwort-Heinemann, pp. 283-296.

Carlsen J., Ali-Knight J., (2004) “Managing wine tourism through demarketing: The case of Napa Valley, California”, International Wine Tourism Research.

Carlsen J. et Charters S. (ed.) (2006), Global Wine Tourism: Research, Management and Marketing, CABI.

Gravari-Barbas M. et Jacquot S. (2008), « Impacts socio-économiques de l’inscription d’un site sur la Liste du patrimoine mondial : une revue de littérature », in Prud’homme R., les impacts socio-économiques de l’inscription d’un site sur la liste du patrimoine Mondial : trois études, Paris, UNESCO, p. 10-71.

Poitras L., Getz D. (2006), “Sustainable Wine Tourism: The Host Community Perspective”, Journal of Sustainable Tourism, Vol. 14, n° 5, pp. 425-448.

Etiquettes : le lab

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Description de l'auteur

Les domaines actuels de compétences du Pôle Place, Value and Identity Research sont (mais pas exclusivement) : le terroir, l’oenotourisme, les appellations AOC (c.), la gestion et l'évaluation du lieu, la législation relative à la place des acteurs, etc. Ceux qui s’intéressent à la recherche produite pas le Pôle peuvent contacter les co-titulaires David Menival and Nathalie Spielmann

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